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L'haleine de la Carabosse suivi de ; Transmissions « Fabuleuses », contes et invraisemblances dans La petite fille qui aimait trop les allumettes de Gaétan Soucy et L'Ogre de Grand Remous de Robert Lalonde

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Belletête, Marise (2012). L'haleine de la Carabosse suivi de ; Transmissions « Fabuleuses », contes et invraisemblances dans La petite fille qui aimait trop les allumettes de Gaétan Soucy et L'Ogre de Grand Remous de Robert Lalonde. Mémoire. Rimouski, Québec, Université du Québec à Rimouski, Département de lettres et humanités, 139 p.

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Résumé

« Mon projet de création, L'haleine de la Carabosse, même s'il comporte plusieurs éléments provenant de l'univers des contes, s'inscrit en faux contre les finales heureuses constantes du genre; l'histoire racontée est tout sauf un conte de fées. La structure joue sur l'alternance des voix de deux narrateurs principaux. Se côtoient les propos d'Ève, qui cherche à en apprendre plus sur le passé de ses parents, et les passages du précieux journal que son père William lui a légué. Ce dernier, souffrant d'Alzheimer, ne distingue plus la réalité de la fiction, ce qui en fait un narrateur confus, non fiable, un peu à l'image du père exubérant de Big Fish de Daniel Wallace, un conteur invétéré ne pouvant se satisfaire de la réalité et qui réinvente constamment sa vie, devenant peu à peu lui-même une fable, un mythe pour son fils : « À cet instant, mon père est devenu un être étrange, extravagant, à la fois jeune et vieux, mourant et nouveau-né. Mon père est devenu un mythe 7. » La narratrice tente de réécrire quelques moments marquants de sa vie et de celle de son père en s'inspirant des textes merveilleux, autant en empruntant directement la forme du conte qu'en intégrant à son récit des thématiques et des figures qui lui sont propres, de manière à ce que son histoire prenne une teinte fabuleuse et incroyable, devenant ellemême un conte au travers de tous ces contes.
Au cours du récit, se retrouvent également trois passages indécidables, narrés de manière externe et rapportant l'aggravation de l'état mental de William. De cette manière, Je désire montrer que l'indécidabilité de la provenance de certains passages et la voix narrative problématisée assumée par une figure de nanateur conteur peuvent apporter un souffle neuf à la création. Plus on avance dans le récit, plus le lecteur assiste à une érosion du « réel »; le monde des personnages se dissout peu à peu dans le fabuleux qui le déréalise jusqu'à ce que les contes aient pris possession de tout: de la forêt, des êtres, de leurs histoires. La finale est brouillée par le blanc qui gagne et tache les pages, par l'oubli et la confusion, en lien également avec les thématiques de la mémoire et de la folie qui s'inscrivent dans la diégèse. L'impossibilité de « dire », la douleur, la perte et la souffrance transforment l'espace fictionnel, tentant de combler les vides et les abîmes mémoriels par une (ré)écriture salvatrice.
La partie analytique de mon mémoire porte sur des questions narratologiques appliquées au corpus québécois contemporain, tels que les romans La petite fille qui aimait trop les allumettes (1998) de Gaétan Soucy et L'Ogre de Grand Remous (1992) de Robert Lalonde où la transmission nanative est problématisée, caractérisée par la présence de narrateurs impossibles, indécidables ou ambigus. Ce projet d'études s'inscrit en fait dans le cadre des recherches du groupe Narration impossible, indécidable et ambiguë. Enjeux esthétiques et théoriques de la transmission narrative dans le roman contemporain (CRSH, 2009-2012), dirigé par Frances Fortier et Andrée Mercier. J'y observe aussi les « filons » intertextuels innervant ces oeuvres qui se rattachent à l'univers des contes merveilleux et s'en inspirent. Cette étude m'a permis de découvrir comment plusieurs écrivains construisent, soit par la présence de références aux contes, soit par l'emploi d'un narrateur empruntant les attributs et les fonctions du conteur, une fiction dont le pacte de vraisemblance est modifié. La partie création permet de faire naître des échanges entre les observations faites durant la partie analytique et mon projet romanesque « L'haleine de la Carabosse », qui fait écho à cet univers « féérique » où l'on retrouve, entre autres, la construction narrative propre au nanateur conteur et la présence d'intertextes se rapportant aux contes merveilleux. Les éléments appartenant à la fiction ont permis d'enrichir la vision du monde de la nanatrice et d'apporter un nouvel éclairage sur la vie des personnages, démontrant ainsi à quel point le récit fictionnel peut faire émerger de nouveaux aspects de la factualité, d'en dégager une nouvelle interprétation.

Type de document : Thèse ou mémoire de l'UQAR (Mémoire)
Directeur(trice) de mémoire/thèse : Lemmens, Kateri
Co-directeur(s) ou co-directrice(s) de mémoire/thèse : Fortier, Frances
Information complémentaire : Mémoire présenté dans le cadre du programme de maîtrise en Lettres en vue de l'obtention du grade de maître ès arts.
Mots-clés : Narration Conte Roman Quebec Quebecois Invraisemblance Pragmatique Transmission Intertextualite Creation
Départements et unités départementales : Département de lettres et humanités > Lettres
Déposé par : DIUQAR UQAR
Date de dépôt : 12 janv. 2015 19:09
Dernière modification : 09 févr. 2015 20:58
URI : https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/876

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