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Le don : de la critique de l'utilitarisme à une éthique normative

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Bournival, Jean-Sébastien (2014). Le don : de la critique de l'utilitarisme à une éthique normative. Mémoire. Rimouski, Québec, Université du Québec à Rimouski, Département de lettres et humanités, 155 p.

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Résumé

RÉSUMÉ: En tant que doctrine éthique normative, l'utilitarisme classique vise le bonheur du plus grand nombre. Dans sa version simplifiée, l'utilitarisme se fait l'outil d'une instrumentalisation généralisée qui touche le coeur du lien social et soulève par le fait même un enjeu éthique important. Considérant les défis éthiques, culturels, politiques et économiques que représente l'ouverture du monde, il est possible de penser que l'intérêt personnel ne saurait à lui seul favoriser la création et le maintien de ponts durables entre nations, entre communautés et, à une échelle plus fine, entre individus. En effet, devant l'impersonnalité des relations marchandes desquelles sont évacués les affects, une dimension humaine fondamentale, il est pertinent d'opposer un autre système de pensée qui replace l'importance du lien social au sommet des valeurs sociétales. Ce mémoire défend l'idée qu'une théorie alternative, le don entendu comme vecteur de lien social, peut délester notre expérience de l'instrumentalisation du rapport à l'autre et prétendre au remplacement du cadre conceptuel qu'offre l'utilitarisme ambiant. Pour ce faire, un développement théorique sur le don est nécessaire. La première partie est consacrée aux travaux de Marcel Mauss, pionnier de la recherche sur le don. L'ancrage anthropologique du don qu'il mit en lumière ouvrit la porte à la recherche sur le don moderne. Également dans cette partie, la définition de l'utilitarisme dans sa version simplifiée sur laquelle s'appuient les auteurs à l'étude pour justifier leur argumentaire. La seconde partie, composée de deux chapitres, est consacrée à autant d'auteurs qui ont su promouvoir les vertus du don dans le monde moderne.
Le premier, Jacques T. Godbout, tente de systématiser le don et de montrer qu'il fonctionne dans les replis des sociétés, là où l'État et le marché sont absents. Le second, Alain Caillé, propose un paradigme du don qui s'opposerait à l'utilitarisme dans sa définition d'une vie bonne. Finalement, la troisième partie présente un volet critique en insistant sur les limites du don. En quelques mots, le don comme donné anthropologique constitue un excellent départ à une théorie éthique en ce qu'il place la possibilité du lien social en germe en chacun de nous. Partant de là, sa constitution en paradigme permet de proposer une représentation du monde légèrement différente de ce que l'utilitarisme suggère. En le recadrant dans une typologie de l'action il redonne vie aux échanges et entend mettre le bien au service du lien, et non l' inverse. Par contre, la critique se fait acerbe, notamment sur la puissance normative du don. Par sa complexité théorique et son manque d'ancrage empirique, le don semble difficilement concurrencer l'utilitarisme et, malgré la richesse de ses enseignements, sa germination en chacun de nous demeure incertaine et vague. -- Mots clés: Utilitarisme, don, marchandisation, Godbout, Mauss, M.A.U.S.S., convivialisme, Caillé. -- ABSTRACT: As a normative ethical doctrine, classical utilitarianism aims to maximize happiness and reduce pain. In its simplitied version, utilitarianism tends to be associated with the commodification of everything, even human relationships, by maximizing only selfinterest. That directly touches, if not corrupt, the heart of the social bond and, therefore, raises an important ethical issue. Considering the ethical, cultural, political and economic challenges of the world's globalization, it is possible to think that self-interest does not in itself create or sustain bonds among nations, communities, and to a tiner scale, among individuals. lndeed, given the impersonality of market-type relations, meaning that they lack a fundamental human dimension, affectivity, it is relevant to oppose another system of thought that places the importance of social ties on top of societal values. This thesis argues that an alternative theory, the gift viewed as a creator and a sustainer of social link, can relieve our experience of the generalized commoditication and pretend to replace the conceptual framework we live in that is mainly based on self-interest. To do this, we give the gift a theoretical development. The first part is devoted to the work of Marcel Mauss whose work on the gift is one of the most influential. ln fact, the gift's cultural roots he brought into light opened the door to research on its modern demonstration. Also in this part, we examine the detinition ofutilitarianism in its simplitied version. lt serves to identify the concepts used by the authors at study to justify their arguments. The second part, split in two chapters, is dedicated to two authors who have been able to promote the virtues of gift in the modern world.
The first, Jacques T. Godbout, attempts to systematize the gift and show that it still runs in the folds of social life where the state and the market are absent. The second, Alain Caillé, try to elaborate a gift paradigm to be opposed to utilitarianism on its definition of the good life. Finally, the third part presents critics towards the gift to highlight sorne of its limits. In short, the anthropological gift is an excellent start to an ethical theory as it places the possibility of social ties in each of us. To reframe the act of giving in a typology of action makes trade seems more human and prioritize the link between individuals over the object itself. From there, its representation as a paradigm allows us to offer a slightly different view of the world from the one utilitarianism suggests. Nonetheless, the criticism is harsh, especially on the normative power of the gift. With its theoretical complexity and its lack of empirical grounding, the gift hardly compete with utilitarianism and, despite the richness of its teachings, its germination in each of us remains vague and doubtful. -- Keywords : Utilitarianism, gift, commoditication, Godbout, Mauss, M.A.U.S.S., convivialisme, Caillé.

Type de document : Thèse ou mémoire de l'UQAR (Mémoire)
Directeur(trice) de mémoire/thèse : Gagnon, Bernard
Information complémentaire : Mémoire présenté dans le cadre du programme de maîtrise en éthique en vue de l'obtention du grade de maître ès arts.
Mots-clés : Ethique Don Utilitarisme Convivialisme Marcel Mauss Jacques Godbout Alain Caille
Départements et unités départementales : Département de lettres et humanités > Éthique
Déposé par : DIUQAR UQAR
Date de dépôt : 15 juin 2015 18:38
Dernière modification : 15 juin 2015 18:38
URI : https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/988

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