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Écologie du dinoflagellé toxique Alexandrium tamarense dans l'estuaire maritime du Saint-Laurent : facteurs environnementaux affectant l'initiation et le développement des efflorescences

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Fauchot, Juliette (2006). Écologie du dinoflagellé toxique Alexandrium tamarense dans l'estuaire maritime du Saint-Laurent : facteurs environnementaux affectant l'initiation et le développement des efflorescences. Thèse. Rimouski, Québec, Université du Québec à Rimouski, Institut des sciences de la mer de Rimouski, 164 p.

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Résumé

L'accumulation de phycotoxines paralysantes chez les mollusques liée aux proliférations
estivales du dinoflagellé toxique Alexandrium tamarense et les fermetures de secteurs coquilliers
qui en résultent sont des évènements récurrents dans l'estuaire maritime du Saint-Laurent
(EMSL). Les facteurs qui contrôlent l'initiation et le développement des efflorescences d'A.
tamarense dans l'EMSL sont toutefois à ce jour méconnus. De plus, le rôle des interactions entre
la biologie d'A. tamarense et les facteurs environnementaux propres à L'EMSL, notamment son
hydrodynamisme complexe, n'a pas encore été exploré. L'objectif de cette étude est donc
d'améliorer nos connaissances sur les facteurs environnementaux qui influencent la dynamique
des efflorescences d'A . tamarense dans l'EMSL et d'intégrer ces nouvelles connaissances dans
un premier modèle couplé physique-biologie de développement des efflorescences d'A .
tamarense pour l'EMSL.
La première partie de cette étude avait pour objectif de mesurer le taux de croissance d'A.
tamarense lors de la marée rouge qui a eu lieu dans l'EMSL durant l'été 1998 et d' évaluer les
facteurs qui influencent les variations de croissance. Les taux de croissance, estimés lors
d'incubations en conditions in situ de température et de lumière, variaient entre 0 et 0.55 jouf l.
Bien que l' on ait retrouvé des cellules d'A . tamarense dans des eaux de salinités très différentes
(20.8 à 29.5), les plus fortes concentrations et surtout les taux de croissance positifs n 'ont été
mesurés que dans les eaux de plus faible salinité (inférieure à 24.5). Dans ces conditions, les
variations du taux de croissance semblaient contrôlées par la disponibilité en phosphates. Les
résultats des expériences d' incubations nous ont amenés à formuler deux hypothèses: (1) les
cellules d'A. tamarense effectuent des migrations verticales nocturnes vers les couches profondes
riches en nitrates de l'EMSL et (2) cette capacité migratoire des cellules d'A. tamarense entraîne
une limitation en phosphates de leur croissance dans la couche de surface.
Ces hypothèses ont été testées lors d'une mission menée dans l'EMSL durant l' été 2000.
Une population d'A. tamarense a été suivie pendant 48 h à l'aide d' une bouée dérivante afin
d 'étudier les capacités migratoires de cette espèce. Une série d'expériences d' incubations ont
aussi permis d'évaluer la condition nutritionnelle de la population d'A. tamarense au début du
suivi. Les résultats de cette étude montrent que les cellules effectuent deux types de migrations
ayant des buts différents: (1) des migrations nocturnes entre la couche euphotique et les couches
profondes riches en nitrates permettant probablement aux cellules d' accumuler les réserves
d 'azote nécessaires à leur croissance, et (2) des migrations diurnes dans la couche euphotique leur
permettant d'éviter les fortes intensités lumineuses potentiellement dommageables près de la
surface. Les résultats des expériences d'enrichissement supportent l' hypothèse issue de la
première partie de notre étude selon laquelle la capacité des cellules à acquérir des nitrates en
profondeur lors de migrations nocturnes entraîne une limitation de la croissance par les
phosphates dans les eaux de surface. Ces résultats, ainsi que ceux de la première partie de cette
étude nous amènent à aborder la problématique de la sensibilité des efflorescences de
dinoflagellés au vent et à la turbulence sous un angle nouveau, celui des migrations verticales.
Cette sensibilité pourrait, en fait, être en partie liée à un effet indirect de la turbulence via une
inhibition des migrations verticales. Cette inhibition pourrait affecter les efflorescences d'A.
tamarense dans l'EMSL en empêchant les cellules de se concentrer durant le jour à la profondeur
correspondant à leur intensité lumineuse optimale et d'avoir accès aux couches profondes riches
en nitrates la nuit.
Dans la troisième partie de cette étude, nous avons développé un premier modèle couplé
physique-biologie des efflorescences d'A. tamarense dans l'EMSL, à partir des observations
recueillies précédemment. En bref, le modèle biologique prend en compte la distribution des
kystes de dormance d'A . tamarense, la germination de ces kystes et la croissance des cellules
d'A . tamarense limitée par la température et la salinité. L'évolution temporelle de l'efflorescence
d'A. tamarense, la coïncidence de cette efflorescence avec le panache d' eau douce des rivières
Manicouagan et aux-Outardes (M-O), ainsi que les variations temporelles dans les gradients
nord-sud de concentrations d'A. tamarense générées par le modèle sont globalement en accord
avec les observations récoltées lors de la marée rouge de 1998. Les simulations révèlent que la
coïncidence entre les efflorescences d'A . tamarense et le panache d'eau douce M-O pourrait être,
en partie, le résultat d'une inoculation préférentielle des eaux de surface le long de la côte nord
par les cellules nouvellement germées, en particulier dans la région influencée par ce panache. De
plus, nos résultats suggèrent que l'évolution spatio-temporelle de l'efflorescence est dominée par
des cycles de rétention-advection des eaux de surface du panache M-O. Ces cycles, influencés
par le régime des vents, contrôlent le transport des populations d'A. tamarense de la partie nord
de l'EMSL où ils se développent vers la côte sud. La dynamique du panache d'eau douce M-O, et
donc les vents, pourraient aussi affecter le succès des efflorescences d'A. tamarense en
influençant leur temps de résidence dans l'estuaire. Par conséquent, il est possible que des
variations du régime des vents puissent être en partie responsables de l'importante variabilité
interannuelle des efflorescences d'A . tamarense dans l'EMSL.

Type de document : Thèse ou mémoire de l'UQAR (Thèse)
Directeur(trice) de mémoire/thèse : Levasseur, Maurice
Co-directeur(s) ou co-directrice(s) de mémoire/thèse : Roy, Suzanne
Information complémentaire : Thèse présentée à l'Université du Québec à Rimouski comme exigence partielle du programme de doctorat en océanographie. Paraît aussi en éd. imprimée.
Mots-clés : Dinoflagelle Alexandrium Tamarense Ecologie Estuaire Maritime Saint-laurent Efflorescence
Départements et unités départementales : Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER) > Océanographie
Déposé par : DIUQAR UQAR
Date de dépôt : 10 févr. 2011 16:28
Dernière modification : 10 févr. 2011 16:29
URI : https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/76

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