Bisson, Luc (2011). La gouvernance partenariale un facteur déterminant du développement des collectivités rurales : une étude des modèles de gouvernance locale observés dans deux communautés en croissance et dans deux communautés en dévitalisation au Québec et dans le Canada atlantique. Thèse. Rimouski, Québec, Université du Québec à Rimouski, Département sociétés, territoires et développement, 479 p.
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Résumé
Processus simple et complexe à la fois, comprendre constitue le fondement de toute
recherche scientifique. En particulier, rendre intelligible le fonctionnement de la
gouvernance, ainsi que la responsabilité des acteurs ruraux envers leur propre
développement, telle est la raison d'être de cette thèse. Plus spécifiquement, est-ce que
les normes, les règles, les lois, les règlements, les processus, les mécanismes décisionnels
se trouveraient responsables du niveau de développement socio-économique d'une
collectivité?
Plusieurs recherches effectuées ces dernières années ont mis à jour un ensemble des
problématiques qu'expérimentent les milieux ruraux: dévitalisation, migration négative,
etc. Celles d'un groupe de chercheurs de la Fondation canadienne pour la revitalisation
rurale (FCRR) ayant lancé l'initiative de recherche NRE2 (New Rural Economy Phase
deux) ont analysé principalement les dynamiques internes de gouvernance pour établir de
nouvelles pistes de solutions dans le but de soutenir les collectivités qui vivent de grandes
difficultés. Ces travaux ont aussi démontré que des collectivités réussissent à prospérer
malgré le contexte de globalisation des marchés, et ce, en raison d'une gouvernance
locale efficiente.
Dans le but d'approfondir ces connaissances scientifiques acquises sur l'incidence de cette
gouvernance locale sur le niveau de développement socio-économique de ces
collectivités rurales, notre objectif était de déterminer quels étaient les mécanismes et les
modèles génériques, mais également certains facteurs clés de succès ou de risque ainsi
que les principaux acteurs associés à la gouvernance dans les deux collectivités
dynamiques et les deux en difficultés sélectionnées pour réaliser notre recherche.
Pour ce faire, nous avons opté pour une méthodologie qualitative utilisant l'entrevue
semi-dirigée et l'analyse de contenu des représentations des acteurs locaux des
dynamiques locales de gouvernance. Les deux analyses de cas de communautés
dynamiques font apparaître de multiples similitudes dans les dynamiques sociales locales
et leur processus de gouvernance locale. En effet, les acteurs locaux ont mis en place
collectivement des mécanismes, des processus et des dispositifs de gouvernance inédits,
innovateurs, démocratiques, transparents, faisant place à l'ouverture et au dialogue,
capacités nécessaires pour de la concertation et du partenariat. En résumé, nous sommes
en présence d'une gouvernance partenariale équi librée où règne un partage de pouvoirs
entre les membres de la société civile, ceux du secteur privé et ceux du secteur public,
produisant des résultats socio-économiques bénéfiques sur le plan collectif.
A contrario, comme nous l'avons observé dans les deux communautés en difficulté
étudiées ici, lorsque le conseil municipal est monopolisé par de petits groupes locaux qui
favorisent des intérêts personnels et non collectifs, la collaboration disparaît et la
coopération et les partenariats laissent place aux conflits internes qui se gravent dans la
mémoire commune pour des années à venir. L'effet inhibiteur d'une société civile
fragmentée en clans, qui ne semble pas prendre ses responsabilités concernant ses
membres élus, a des conséquences sociales et économiques majeures dans ces
collectivités.
En somme, nos conclusions illustrent jusqu'à quel point la gouvernance des politiciens
municipaux doit être considérée comme centrale pour le développement de toute
collectivité rurale, surtout dans les sociétés démocratiques occidentales.
Notre analyse aura permis à la fois d'établir le portrait de deux types de gouvernance: la
gouvernance partenariale équilibrée et la gouvernance monopolisée, avec toutes les
conséquences associées à chacune d'entre elles. Elle aura aussi permis de définir de
nouvelles perspectives de recherche sur cette notion, particulièrement dans le cas des
collectivités rurales en difficulté. En effet, les questions qu'elle soulève concernent sa
dimension politique à l'échelle locale mais aussi supralocale (la Municipalité régionale
de comté [MRC] en ce qui concerne le Québec), la dimension éducative des acteurs en
position de pouvoir, la méconnaissance des citoyens au sujet de l'importance du conseil
municipal et, finalement , le rôle déterminant des règles tacites de structuration de la
gouvernance.
Plusieurs acteurs ont participé à la réalisation de cette recherche. Sans leur implication,
leur temps et leur patience, nous n'aurions pas été en mesure de la réaliser. Les remercier
est la moindre des choses, car leurs enseignements auront permis l'avancement des
connaissances scientifiques, ainsi que la constitution de suggestions concrètes pour les
collectivités qui sont aux prises avec des gouvernances monopolisées par des factions
locales.
À titre de conclusion, nous pouvons affirmer qu'il existerait effectivement un lien entre la
gouvernance, c'est-à-dire celle qui inclut la participation des trois types d'acteurs d'une
communauté, soit la société civile, le secteur privé et le secteur public représenté par le
conseil municipal et l'état socio-économique dans les collectivités que nous avons
étudiées, sans toutefois être en mesure de généraliser nos résultats à un ensemble plus
grand de collectivités.
De plus, la trajectoire de développement des communautés situées en milieu rural ne peut
être considérée comme statique ou figée dans le temps; elle peut évoluer. En somme,
cette trajectoire peut s'inverser à condition que les membres de la société civile
établissent collectivement des règles et des normes précises que les élus devraient
respecter pour le bien de tous. Enfin, les leaders silencieux devraient prendre leurs
responsabilités en exerçant une gouvernance partenariale, inclusive, transparente,
démocratique et équilibrée entre tous les acteurs locaux. Dès que ceux-ci reprendront le
contrôle de leurs institutions, ces communautés pourront mettre en oeuvre une véritable
mobilisation des capacités collectives pour le bien-être de l'ensemble.
Type de document : | Thèse ou mémoire de l'UQAR (Thèse) |
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Directeur(trice) de mémoire/thèse : | Jean, Bruno |
Information complémentaire : | Thèse présentée à l'Université du Québec à Rimouski comme exigence partielle du programme de doctorat en développement régional. |
Mots-clés : | Gouvernance Developpement Rural Local Communaute Jamestown Saint-yamaska Lomer Brestgate |
Départements et unités départementales : | Département sociétés, territoires et développement > Développement régional |
Déposé par : | DIUQAR UQAR |
Date de dépôt : | 01 févr. 2013 16:55 |
Dernière modification : | 01 févr. 2013 16:55 |
URI : | https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/659 |
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