Akouangou, Martin (2009). Les impacts de la recomposition des communautés rurales québécoises sur la viabilité des coopératives, des organisations d'économie sociale et des petites entreprises privées en milieu rural. Thèse. Rimouski, Québec, Université du Québec à Rimouski, Département sociétés, territoires et développement, 410 p.
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Résumé
Cette thèse embrasse trois axes fondamentaux de réflexion. Elle détermine, dans un
premier temps, le niveau de dynamisme local des entreprises et des organismes d'économie
sociale, selon qu'ils se trouvent dans une localité rurale dynamique, en restructuration et en
déclin. Dans un deuxième temps, elle établit une comparaison entre ces organismes et
entreprises de l'économie sociale et les autres secteurs de l'économie dans les
municipalités retenues, notamment avec le secteur privé et avec les différentes
administrations municipales locales. Elle fait ressortir, dans un troisième temps, les impacts
perçus par les acteurs locaux dans les entreprises et les organismes d'économie sociale,
dans les entreprises du secteur privé et dans les conseils municipaux locaux. Une
perception des impacts sur la recomposition de leurs communautés rurales mais aussi, les
impacts qu'ils perçoivent sur leurs entreprises et organismes locaux. Pour y parvenir, nous
avons considéré les quatre concepts centraux suivants: celui de la ruralité qui prend en
compte les communautés de 2 500 habitants et moins, un seuil défendu par Statistique
Canada et l' Institut de la Statistique du Québec, mais aussi par d'autres recherches (Dugas,
Jean). L'économie sociale s' est limitée aux différentes formes d 'entreprises coopératives et
aux organismes à but non lucratif à vocation économique. Le développement local est vu
dans sa dimension endogène par les initiatives individuelles et collectives d'abord, mais
ensuite par les actions entreprises par les acteurs économiques, sociaux et politiques qui ont
une contribution à apporter pour garantir le développement de leur milieu. Enfin, le capital
social, est abordé dans sa dimension de la richesse socioéconomique avec des résultats
tangibles et intangibles sur les communautés rurales. Sur le plan méthodologique, nous
avons privilégié une stratégie par étude de cas multiples, à l' intérieur d 'une recherche
qualitative qui obéit à une logique hypothético-inductive et à une démarche comparative.
Une comparaison des entreprises et des organismes à l'intérieur de chaque cas et une
seconde comparaison qui s' est faite entre les cas, c' est-à-dire entre les différents types de
ruralité.
Nous sommes alors arrivé à différents constats. Le premier est la prise de conscience par
les acteurs locaux des difficultés que vivent leurs communautés. La restructuration des
communautés rurales n'est aucunement niée et les acteurs de l'économie sociale, du privé
et des administrations municipales, sont conscients des effets que cela a sur leurs
différentes corporations. L' autre constat est que la proximité des municipalités fragiles
d'une municipalité plus dynamique a des impacts notamment concernant l'offre de services
et d' emplois. Ensuite, les entreprises et les organismes de l'économie sociale n' ont pas une
place prépondérante dans ces municipalités lorsqu'on ne considère que le poids
économique de ces organisations. Il ne représente que 10% dans la municipalité
dynamique, 9,6% dans la municipalité en déclin et 7% dans la municipalité en
restructuration. Cette économie sociale renferme peu d'entreprises et n'emploie pas assez
de personnes, ce qui limite son potentiel d'action. Toutefois, en considérant les initiatives
menées par ces organismes locaux, notamment dans la volonté à donner de la vitalité à ces
municipalités, il n'apparaît plus de doute possible. L'économie sociale contribue au
rayonnement de ces municipalités et à renforcer le capital social communautaire.
Malheureusement, force est de constater que les efforts fournis ne sont pas partout
identiques. En effet, pendant que la municipalité dynamique présente une image
volontariste et participative, la municipalité en restructuration montre des acteurs
volontaires et désireux de changer la trajectoire de développement de leur localité, alors
que la municipalité en déclin inquiète autant par son immobilisme que par le manque de
confiance de ses principaux leaders.
Dans l'ensemble des cas, il se dégage un certain malaise. Les pertes démographiques
massives provoquent une démotivation à l'égard du développement d'initiatives intemes au
profit aussi bien du maintien des entreprises et des organismes d'économie sociale que dans
la garantie d'un secteur privé crédible ou encore d'un esprit de solidarité locale. Dans la
municipalité en déclin, les acteurs locaux semblent avoir <~eter l'éponge» quant à la
volonté de mettre en oeuvre des nouvelles initiatives en faveur de leur développement
endogène. Le secteur coopératif connaît une existence mitigée alors que les organismes à
but non lucratif sont improductifs. Dans la municipalité en restructuration, des efforts sont
encore enregistrés chez les acteurs locaux tels que le développement d'un parc industriel ou
la mise en place d ' une politique familiale. On y enregistre chez les coopératives et les
organismes à but non lucratif une contribution non négligeable. La municipalité dynamique
profite encore de sa position attractive, conséquence de sa qualité de vie, et cela profite
aussi bien aux entreprises coopératives qu'aux organismes à but non lucratif locaux.
Toutefois, les quelques pertes démographiques qu'elle a connue pendant la demière
décennie et les difficultés actuelles de la crise du bois d'oeuvre risquent de fragiliser son
industrie locale.
Les différents constats qui ont émergé de notre analyse nous ont permis d 'identifier, dans la
conclusion générale de cette thèse, une piste de sortie de crise. C'est celle d'une synergie
entre la politique nationale de la ruralité dont le nouveau mandat met l'emphase sur le
développement des projets structurants avec un effet tangible sur la vie des commûnautés
rurales et une politique favorisant l'immigration dans les régions en déclin et en
restructuration pour faire face à la perte démographique de ces types de milieux. Il est
question ici d'une immigration pensée comme facteur de développement local avec des
impacts réels sur le capital physique. Il s'agit alors de mettre en place des lieux
d'apprentissages communautaires. Cette réflexion implique une démarche autour de quatre
axes que sont l'intégration économique (par le développement du capital économique),
l'intégration humaine (par le développement du capital humain), l'intégration culturelle
(par le développement du capital culturel) et l'intégration sociale (par le développement du
capital social).
Type de document : | Thèse ou mémoire de l'UQAR (Thèse) |
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Directeur(trice) de mémoire/thèse : | Saucier, Carol et Jean, Bruno |
Information complémentaire : | Thèse présentée comme exigence partielle du doctorat en développement régional programme offert conjointement par l'Université du Québec à Rimouski [et] l'Université du Québec à Chicoutimi. Publié aussi en version papier. |
Départements et unités départementales : | Département sociétés, territoires et développement > Développement régional |
Déposé par : | DIUQAR UQAR |
Date de dépôt : | 01 févr. 2011 18:06 |
Dernière modification : | 01 févr. 2011 18:07 |
URI : | https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/225 |
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