Collections de documents électroniques
RECHERCHER

La nuit des coyottes, suivi de, Récit de vie, autobiographie et autofiction : comment l'auteur personnage évolue-t-il entre la vérité du «Je» et la fiction romanesque?

Téléchargements

Téléchargements par mois depuis la dernière année

Plus de statistiques...

Tremblay, Gérald (2010). La nuit des coyottes, suivi de, Récit de vie, autobiographie et autofiction : comment l'auteur personnage évolue-t-il entre la vérité du «Je» et la fiction romanesque? Mémoire. Rimouski, Québec, Université du Québec à Rimouski, Département de lettres et humanités, 136 p.

[thumbnail of Gerald_Tremblay_juillet2010.pdf]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (6MB)

Résumé

Au retour d'un voyage au Mexique, un apprenti écrivain se retrouve dans le
tumulte des nuits de la poésie et des événements d'octobre 1970. À cette époque, toute
une génération d'étudiants et d'intellectuels descendait dans les rues. Nous recevions
encore les échos de Mai 68 en provenance de la France et la fureur contestataire contre la
guerre au Vietnam, via les États-Unis. Je me souviens de rencontres où des déserteurs
américains prenaient la parole. Ces événements nous inspiraient, car ils avaient pavé la
voie, grâce aux lectures d'Aimé Césaire, de Frank Fanon, de Pierre Vallière et d'Hubert
Aquin, entre autres, à une révolte sociale et culturelle. Tout était remis en question et le
mouvement de la « contre-culture », dont le journal « Mainmise » devenait le porteparole,
contribua largement à une diffusion populaire au sein d'une génération. Au
Québec, les bases autoritaristes des institutions et des gouvernements vivaient, au regard
de certains jeunes, un tremblement de terre idéologique. Ce roman s'applique à faire
vivre une version de cette histoire que plusieurs aimeraient oublier.
Que ce soit sur le plan intellectuel, culturel, social ou politique, ces années sont
riches en rêves, actions et aventures de toutes sortes. N'oublions pas que ce fut l'époque des
longues grèves étudiantes, des manifestations pour la langue et des nuits de la poésie. Le «Front de Libération du Québec» s'organise et procède à quelques actions spectaculaires.
Notre personnage principal frôle de près ces événements. C'est ce qui le poussera à
s'engager dans une utopie du «retour à la terre» aux conséquences décisives pour son
destin d'homme et d'écrivain. Il s'installera sur une fermette en Gaspésie et fondera une
famille. L'écriture et la survie à la campagne avec ses proches sont au centre du roman, tout
en démontrant la constitution et l'évolution d'une petite société parallèle, une sorte de
microcosme. En effet, un autre groupe «d'irréductibles » prendra aussi d'assaut le territoire
et occupera tout un rang en bas du village. Le leader plus âgé de ce groupe a des visions
« communistes », même « anarchistes », sur la manière de diriger le clan. Nous assisterons à
la naissance d'une utopie à deux moteurs (autarcie et synarchiel) qui prendra graduellement
le chemin d'une dystopie. Aveuglé par les beaux discours du patriarche, nommé « Le
Capitaine », aux accents trotskistes, l'apprenti écrivain se joindra à cette « famille» dans les
corvées vers une certaine autarcie: la création d'un village autonome dans le village. Tiraillé
par la suite entre sa propre famille, son écriture et le « travail» vers le rêve collectif, notre
personnage principal devra faire des choix difficiles.
Par ailleurs, étrangement, les coyotes ont suivi notre héros du Mexique vers la
Gaspésie. Le chant des coyotes dans la nuit gaspésienne sonnera l'appel vers un imaginaire
sauvage, primitif. Qu'annoncent par leur présence ces bêtes de la nuit qui sont de plus en
plus harcelées par les braconniers? D'un autre côté, alertés par la présence des nouveaux
arrivants barbus et « fumeux de pot » avec leurs femmes aux longues jupes, les gens du
village forment un comité pour les expulser. Une guerre de clans fera rage derrière la façade
de civilité (pas toujours sans violence) et se portera jusqu'aux sièges du conseil municipal.
Le microcosme pourra-t-il résister à cette oppression? Nous sommes jusqu'ici dans le livre I : de 1970 à 1990.
Mais que cachent vraiment ces oppositions systématiques « aux nouveaux
arrivants », ces « étranges» qui ne le sont plus après 20 ans ? Y a-t-il
« incommunication totale» conséquente à la manière de vivre, aux valeurs, aux rêves de ces
jeunes débarqués en catastrophe, un certain automne 1970 ? Tout au fil du récit nous allons
faire la connaissance de marginaux et d'artistes: voyageurs, itinérants, peintres, sculpteurs,
artisans, comédiens, poètes dont quelques-uns naviguent entre deux eaux dans une sorte de
schizophrénie, une affabulation qui les absorbe totalement. Le récit dévoilera certains
drames, comme au sein de toute petite société livrée aux tensions des travers humains.
Quelques personnages seront marqués à jamais, d'autres survivront dans la lutte. Malgré
tout, le premier rêve brûle encore dans les yeux de l'apprenti écrivain. Ce dernier relance
sans cesse la vision d'un territoire habité, humanisé, écologique et autonome à travers son
écriture et ses actions.
D'autres événements viendront perturber la marche des destins. Ce sera l'objet du
livre II ; de 1991 à 2009. Des industriels veulent prendre leur place à la campagne.
s'installeront alors de nombreuses luttes: lutte pour la création de « fermes forestières » et
contre les coupes abusives de la forêt environnante, lutte contre l'installation d'une mégaporcherie
et la lutte contre l'implantation d'un parc d'éoliennes géantes en milieu habité. La
vie des familles impliquées (celles qui ont résisté à l'exode) n'est pas de tout repos et leur
isolement rend leurs tâches très ingrates et souvent excessivement lourdes. Et puis, ils ont
vieilli. Leurs enfants sont partis. Les « irréductibles » vont-ils survivre à l'ère industrielle?
Que sont leurs valeurs devenues? Y aura-t-il retour du balancier? Une nouvelle jeunesse
s'installe avec, étrangement, les mêmes rêves, la même naïveté ... la même utopie.

Type de document : Thèse ou mémoire de l'UQAR (Mémoire)
Directeur(trice) de mémoire/thèse : Fortier, Frances et Lemmens, Kateri
Information complémentaire : Mémoire présenté à l'Université du Québec à Rimouski comme exigence partielle de la maîtrise en création littéraire. Publié aussi en version papier.
Mots-clés : Creation Litteraire Autobiographie Psychologie
Départements et unités départementales : Département de lettres et humanités > Lettres
Déposé par : DIUQAR UQAR
Date de dépôt : 21 sept. 2011 17:59
Dernière modification : 21 sept. 2011 17:59
URI : https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/430

Actions (administrateurs uniquement)

Éditer la notice Éditer la notice