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Organisation socio-spatiale et stratégie de mouvement d'une population de renards arctiques dans un contexte de fluctuations spatio-temporelles des ressources

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Lai, Sandra (2017). Organisation socio-spatiale et stratégie de mouvement d'une population de renards arctiques dans un contexte de fluctuations spatio-temporelles des ressources. Thèse. Rimouski, Québec, Université du Québec à Rimouski, Département de biologie, chimie et géographie, 227 p.

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Résumé

De façon générale, les mouvements des animaux reflètent la distribution et l’utilisation des ressources qui sont nécessaires à leur survie et reproduction. Les milieux arctiques terrestres, caractérisés par une faible productivité primaire, une très forte saisonnalité et des populations de petits rongeurs cycliques, imposent divers gradients de ressources aux prédateurs arctiques. Le renard arctique, Vulpes lagopus, prédateur majeur de la toundra, s’y maintient en partie grâce à des subsides saisonniers provenant d’autres écosystèmes : oiseaux migrateurs et ressources marines disponibles sur la banquise. Les liens entre l’utilisation saisonnière de l’espace par les renards et les fluctuations cycliques de leur proie principale, les lemmings, sont encore mal connus. L’objectif général de cette étude était de mieux comprendre comment un prédateur terrestre occupait et exploitait un environnement relativement pauvre marqué par des ressources spatio-temporellement variables. Nous avons étudié la population de l’île Bylot (73°N, 80°O), dans le parc national de Sirmilik (Nunavut, Canada), où l’espèce est le principal prédateur de l’écosystème et où une grande partie des invididus sont marqués, génotypés et suivis par télémétrie satellitaire pendant toute l’année.
Les trois objectifs spécifiques consistaient à : 1) déterminer l’influence des ressources alimentaires (lemmings et colonie d’oie des neiges) et de facteurs individuels (sexe et degré de parenté) sur l’organisation socio-spatiale de la population pendant la saison de reproduction estivale ; 2) décrire la stratégie de mouvement des individus de la population en hiver et déterminer l’influence des ressources alimentaires (lemmings, colonie d’oie des neiges et ressources marines) et de facteurs individuels (sexe et âge) sur les patrons de mouvement ; 3) estimer la capacité des individus à détecter les ressources alimentaires présentes sur la banquise afin de mieux comprendre la recherche et l’utilisation de ces ressources. Dans le premier chapitre (objectif 1), nous avons testé l’hypothèse du compromis ressources/prédation, qui prédit que l’organisation socio-spatiale dépend du niveau d’abondance des ressources et de la pression de prédation dans l’écosystème, et l’hypothèse de la sélection de parentèle, qui prédit une tolérance spatiale envers les individus apparentés. Ce chapitre a permis de confirmer que l’organisation socio-spatiale du renard arctique en l’absence de pression de prédation dépendait principalement de l’abondance des ressources. Cependant, seule la colonie d’oies avait un effet. L’hypothèse de la sélection de parentèle n’a, quant à elle, pas été appuyée. D’après nos résultats, la réponse à une ressource plus abondante est une distribution plus agrégée des couples avec une territorialité relâchée (sans discrimination génétique), plutôt que la formation de groupes.
Les objectifs 2 et 3 considéraient les mouvements en dehors de la saison estivale, lorsque les adultes n’étaient plus limités dans leurs déplacements par l’élevage des jeunes et qu’ils avaient la possibilité d’utiliser la banquise. Dans le deuxième chapitre (objectif 2), nous avons testé l’hypothèse selon laquelle la stratégie de mouvement des renards en hiver dépendait de la disponibilité des ressources ainsi que de caractéristiques individuelles. Contrairement aux mentions qui existent dans la littérature scientifique, nous avons observé que les mouvements de grande envergure (migration saisonnière ou recherche de lemmings sur de grandes échelles spatiales) étaient rares. En hiver, les renards restaient majoritairement résidents, malgré leur capacité à effectuer des déplacements à l’échelle du Néarctique. Les diminutions multiannuelles d’abondance de lemmings étaient compensées par de courtes excursions extraterritoriales sur la banquise avoisinante et possiblement par la consommation de ressources cachées, notamment les œufs d’oies. Nous avons aussi montré que les renards les plus âgés étaient les plus susceptibles de quitter leurs domaines vitaux. Dans le troisième chapitre (objectif 3), nous avons testé l’hypothèse selon laquelle la capacité de détection des ressources du renard arctique lui permettrait d’exploiter efficacement la banquise. Nous avons étudié les zones d’activité des renards sur la banquise au cours d’un hiver, ce qui a servi à estimer pour la première fois chez cette espèce une capacité de détection des ressources de plusieurs dizaines de kilomètres.
En conclusion, cette thèse montre les grandes capacités de déplacement et de navigation du renard arctique, qui lui permettent d’adapter sa réponse spatiale (degré de territorialité, maintien ou non de la résidence, fréquence des excursions extraterritoriales) à un environnement hétérogène et variable. Nous avons ainsi approfondi la compréhension des relations entre dynamique des ressources, les caractéristiques individuelles et les patrons spatiaux dans le cas d’une espèce mobile utilisant deux écosystèmes bien distincts. Cette meilleure connaissance de l’effet des mouvements des individus sur la distribution spatiale et saisonnière de la population permet de mieux évaluer le rôle de l’espèce au sein des chaînes trophiques terrestre et marine, et d’appréhender de façon plus détaillée le fonctionnement et la résilience des écosystèmes arctiques. -- Mot(s) clé(s) en français : Renard arctique ; Vulpes lagopus ; organisation socio-spatiale ; patrons de mouvement ; banquise ; toundra ; capacité de détection.

Type de document : Thèse ou mémoire de l'UQAR (Thèse)
Directeur(trice) de mémoire/thèse : Berteaux, Dominique et Bêty, Joël
Information complémentaire : Thèse présentée comme exigence partielle du doctorat en biologie extensionné de l'Université du Québec à Montréal.
Mots-clés : Renard Arctique Vulpes Lagopus Organisation Socio-spatial Occupation Espace Exploitation Ressource
Départements et unités départementales : Département de biologie, chimie et géographie > Biologie
Déposé par : DIUQAR UQAR
Date de dépôt : 06 oct. 2017 15:38
Dernière modification : 06 oct. 2017 15:38
URI : https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/1280

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