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Écologie de la mue chez les canards de mer : stratégies et contraintes

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Viain, Anouck (2015). Écologie de la mue chez les canards de mer : stratégies et contraintes. Thèse. Rimouski, Québec, Université du Québec à Rimouski, Département de biologie, chimie et géographie, 251 p.

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Résumé

Chez un oiseau, les plumes sont des éléments essentiels qui assurent l'isolation du corps et permettent le vol pour la majorité des espèces. La mue des ailes, renouvellement périodique et incontournable des pennes, constitue le principal évènement de la production somatique annuelle et permet d'assurer l'intégrité du plumage. les connaissances sur cette période demeurent néanmoins parcellaires chez la plupart des canards de mer qui restent peu accessibles à cette époque de l'année. La mue synchrone des ailes des Mergini est énergétiquement coûteuse et les rend inaptes au vol pendant plusieurs semaines. La plupart des oiseaux dépendent du vol pour survivre et il est donc sensé d'envisager que la sélection naturelle a favorisé la mise en place de stratégies conduisant à maintenir la capacité de vol tout au long de l'année. Cette thèse a pour objectif de déterminer les stratégies auxquelles les Mergini peuvent avoir recours pour optimiser la phénolog1e, la croissance des plumes, la dépense énergétique, et la masse corporelle pendant la mue.
En premier lieu, le chapitre II a pour objectifs de tester sur des oiseaux captifs si la vitesse de croissance des plumes dépend de leur masse corporelle puis de vérifier si les Mergini ont recours à une stratégie de gestion de leur masse pour écourter la durée de mue. Les résultats obtenus montrent que la croissance des plumes exerce une contrainte sur la durée de mue des ailes, contrainte d'autant plus accentuée pour les individus de grande taille. Les résultats suggèrent également que, quelle que soit leur taille, les Mergini n'utilisent pas de stratégie de gestion de la masse corporelle pour écourter la durée d'incapacité de vol. Le chapitre III explore cette fois la stratégie de gestion de la masse en milieu naturel et teste l'hypothèse selon laquelle les Eiders à duvet (Somateria mollissima) utilisent la flexibilité de leurs organes pour faire face aux exigences de la mue. Une forte flexibilité des organes locomoteurs et de certains organes digestifs a été notée. L'utilisation d'une telle stratégie a été interprétée ici comme un moyen consistant à réduire les coûts de maintenance des organes lorsqu'ils sont supérieurs aux bénéfices qu'ils procurent. D'autre part, l'importante mobilisation des réserves lipidiques corporelles observée au cours de l'émergence des rémiges, qui permet probablement de réduire le temps passé en plongée, semble correspondre à une stratégie permettant de limiter les risques de dommages aux nouvelles plumes en croissance.
Enfin, les résultats montrent que pour les oiseaux sauvages il n'y a pas de changement de la masse corporelle au cours de la mue, ce qui suggère, comme pour les individus captifs, qu'il n'y a pas, chez cette espèce, utilisation d'une stratégie de gestion de la masse corporelle pour réduire la durée d'incapacité de vol. Parallèlement à la gestion du poids des organes et des réserves lipidiques, l'hypothèse, selon laquelle la phénologie de la mue est en synchronie avec la température de l'eau afin d'économiser de l'énergie, a été testée dans le chapitre IV sur des eiders sauvages munis de consignateurs de données. Nos résultats mettent en évidence l'existence d'un fort synchronisme entre le déroulement de la mue chez les eiders et la température chaude de la surface des mers de leurs sites de mue. Il est intéressant de constater que, comme stipulé par d'autres auteurs, les individus moins bien synchronisés avec la température chaude de l'eau subissent une augmentation de leur dépense énergétique.
Le but du chapitre V est d'évaluer l'influence de la température de l'eau sur le déroulement de la mue, mais cette fois avec des eiders captifs en conditions contrôlées. Contrairement à nos attentes, nos résultats montrent l'absence d'augmentation de la vitesse de croissance des plumes avec un retard dans le déroulement de la mue pour les individus exposés en eau chaude comparativement à ceux restés en eau froide. Nos résultats suggèrent également que les variations de la masse corporelle jouent un rôle primordial au cours du déroulement de la mue. L'ensemble de cette thèse souligne ainsi le rôle prépondérant de la température de l'eau dans le bon déroulement de la mue des canards de mer et, dans le cadre d'un réchauffement climatique global, montre la nécessité de mieux prendre en compte cette période pour les décisions relevant du domaine de la conservation. -- Mot(s) clé(s) en français : masse corporelle, Mergini, phénologie de la mue des rémiges, température de l'eau, vitesse de croissance des plumes.

Type de document : Thèse ou mémoire de l'UQAR (Thèse)
Directeur(trice) de mémoire/thèse : Guillemette, Magella
Information complémentaire : Thèse présentée comme exigence partielle du doctorat en biologie extensionné de l'Université du Québec à Montréal.
Mots-clés : Canard Marin Mer Mue Ecologie
Départements et unités départementales : Département de biologie, chimie et géographie > Biologie
Déposé par : DIUQAR UQAR
Date de dépôt : 01 févr. 2017 14:17
Dernière modification : 09 mars 2017 17:21
URI : https://semaphore.uqar.ca/id/eprint/1134

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